Les voies du développement durable

Les voies du développement durable

Rédaction SiomActus : Pour assurer un développement durable, un nouveau modèle s’impose : l’économie circulaire. Qui est concerné et comment lui donner corps ?

Caroline Von Euw : La transition écologique nous concerne tous : acteurs privés ou publics, entreprises, particuliers, parents, enfants, juniors ou seniors… La société dans son ensemble doit s’impliquer pour diminuer drastiquement toutes les formes de gaspillage et les impacts environnementaux de nos activités. Il nous faut modifier nos comportements, notamment en matière de consommation des ressources naturelles qui sont limitées face à l’explosion démographique sur notre planète. Les nouvelles générations doivent avoir ces notions en tête, afin de comprendre entre autres, l’intérêt du traitement des déchets et leur recyclage. Je suis stupéfaite de voir la quantité d’objets, en tout genre, parfois neufs sur les sites de reventes ou dans les ressourceries. Ce secteur de l’économie devrait se développer. Pourquoi acheter du neuf, alors que cela existe en bon état et moins cher ?

RSA : Comment y impliquer les nouvelles générations ?
C.V.E. : La sensibilisation doit se faire dès le plus jeune âge. Au Siom, nous le faisons déjà dans les établissements primaires à travers le programme des « Ecoles Durables » et dans le secondaire avec une nouvelle animation interactive, ludique et éducative, le Bizz Quizz. L’objectif est de donner aux jeunes les clés de l’éco-citoyenneté. Cependant au collège et au lycée, il serait souhaitable de renforcer les notions sur la consommation des matières premières, leur transformation et leur utilisation, déclinant la citation de Lavoisier : « Sur la terre, rien ne se perd, tout se transforme ». C’est l’un des grands défis que l’Ecole doit relever pour éduquer au développement durable.

RSA : Le développement durable c’est aussi de nouveaux métiers…
C.V.E : Oui, et les besoins dans les métiers de l’environnement sont importants et ne sont pas encore connus. Beaucoup de jeunes souhaiteraient travailler dans ce secteur, mais n’en connaissent pas tous les débouchés. De leur côté, les institutions mais aussi les entreprises, sont contraints de développer les compétences nécessaires à tous les niveaux, de l’agent d’entretien à l’ingénieur en recherche et développement, en passant par les techniciens en traitement des déchets. Mais ils ont parfois du mal à trouver des candidats. Si l’image et la formation à certains de ces métiers sont en cours d’amélioration, notamment avec le développement de l’apprentissage, il reste beaucoup à faire pour attirer les jeunes dans ces filières.

« Unfilière environnement à l’université Paris-Saclay »

De plus en plus de jeunes sont attirés par les métiers en lien avec l’environnement. Un Master sur les Notions des Risques Industriels est proposé à l’université Paris-Saclay.

Gaël Monvoisin

Gaël Monvoisin

Ingénieur d'études CNRS

« L’originalité de la filière Sciences de la Terre et des Planètes, Environnement (STePE) de Paris Saclay est de regrouper l’ensemble des disciplines et des thématiques liées à l’étude du système Terre jusqu’à la planétologie, en passant par la physico-chimie de l’atmosphère, des océans et des sols à différentes échelles. Les enseignements théoriques sont complétés par un ensemble significatif d’applications, de travaux pratiques et/ou de stages de terrain, selon l’élément de formation choisi. Les étudiants ont des enseignements autour des risques environnementaux variés, d’origine naturelle ou industrielle. C’est dans ce cadre, qu’ils viennent notamment visiter les installations du Siom pour voir comment sont valorisées les ordures ménagères et comment sont traités les effluents résiduels (qazeux, liquides et solides), en bout de chaîne pour contrôler et maîtriser les émissions issues de l’incinération de déchets ménagers.« 

Quels sont les débouchés ?

« Les masters proposés ont pour objectif de former des cadres supérieurs possédant les compétences scientifiques nécessaires à l’analyse, la prévention et le traitement des pollutions et des nuisances d’origines chimiques dans les trois compartiments de la biosphère (air, sol, eau). Elles leur permettent notamment la réalisation d’études techniques et économiques pour la dépollution, la gestion et le traitement des déchets, la réalisation d’audits, d’études d’impact et de dangers, la surveillance de l’environnement sur les sites industriels, ou l’intervention sur des sites pollués.« 

Rencontre avec Laurent Londero, Chargé d’opérations Patrimoine bâti

Rencontre avec Laurent Londero, Chargé d’opérations Patrimoine bâti

Cela fait un an que Laurent Londero a intégré le Siom. Et depuis son arrivée, il met à contribution son expérience et ses compétences dans le bâtiment et l’architecture au service des projets du syndicat. Très pointu dans son travail, il excelle également dans le bricolage et se passionne pour les voitures de sports.

Rédaction SiomActus : Racontez-nous votre parcours ?

Laurent Londero : Après des études supérieures, j’ai débuté ma carrière en 1989 en tant qu’inspecteur de travaux au sein d’un cabinet d’architecture. Directeur de travaux au bout de 15 ans dans ce même cabinet, j’ai décidé de créer en collaboration avec une architecte, une société de maîtrise d’œuvre (conception-réalisation) à Paris. Mon travail consistait à la rédaction de pièces écrites, à l’estimation du coût des travaux, à trouver des solutions techniques, à la consultation et l’analyse des offres des entreprises, à suivre/planifier/contrôler/piloter des projets de construction en neuf ou en réhabilitation. Pour des raisons personnelles, j’ai quitté cette société fin 2018. Attiré par la fonction de maîtrise d’ouvrage depuis plusieurs années, j’ai postulé en décembre 2018 et intégré en février dernier, le poste de chargé d’opérations Construction et Gestion du Patrimoine bâti au Siom de la Vallée de Chevreuse.

RSA : Quelles sont vos missions actuelles ?
L.L.  : Depuis mon arrivée au Siom, je me suis occupé de rédiger des pièces écrites et de superviser les travaux de réfection sur le bâtiment BBC (à Basse Consommation Energétique). J’ai également finalisé les prestations de mise aux normes de l’accessibilité du poste de garde. Et je suis les travaux d’étanchéité et de mise en conformité des terrasses de deux bâtiments du site.
J’ai également participé à la mise au point du dossier de consultation du projet de construction de la déchèterie-ressourcerie sur le plateau de Saclay.
Actuellement, je m’occupe  de faire chiffrer les travaux de différents projets et, en collaboration avec le service des Marchés, de mettre en place les dossiers d’appels d’offres ou de candidatures.

RSA : D’autres chantiers pour 2020 ?
L.L. Il y aura principalement le lancement de la consultation pour le projet de déchèterie-ressourcerie en marché global de performance ainsi que l’étude réaménagement et rénovation de la déchèterie de Villejust. Il y aura aussi la finalisation du diagnostic thermique, structurel du bâtiment administratif du Siom.
Sans oublier les travaux de bardage pour l’atelier mécanique et le hangar des bennes de collecte, un chantier qui démarrera en mars. C’est donc un beau programme en perspective, qui ne se limitera pas aux seules journées du Patrimoine…

Au plus près des attentes et des usagers

Au plus près des attentes et des usagers

Entretien avec Igor Trickowski, 
Vice-Président en charge du Site, 
des Services Techniques et de la Sécurité

« Etre au plus près des besoins et des attentes des usagers »

Rédaction SiomActus : les élus du Siom ont adopté le mois dernier un nouveau règlement pour la déchèterie de Villejust. Quelle en est la raison ?
Igor Trickowski : Nous avons souhaité pouvoir être au plus près des besoins et des attentes des usagers de notre déchèterie. Ainsi, en mettant à jour son règlement, nous prenons mieux en compte la réalité du travail effectué par les équipes qui assurent le fonctionnement de ce service et de ses équipements, mais aussi la sécurité de ceux qui l’utilisent, tout en élargissant le champ des déchets pouvant faire l’objet d’un dépôt à la déchèterie.

RSA : Qu’est-ce que cela va changer pour les usagers ?
I.T. : Surtout de la clarification. Le but est de simplifier la vie des usagers, principalement en supprimant le seuil mensuel du volume de déchets autorisés.
C’est aussi une liste de déchets acceptés au dépôt qui a été complétée avec les huiles ménagères, les textiles, linges et chaussures, les ampoules et néons, les DASRI* et les extincteurs…
Enfin, parce que ce qui va sans dire va d’autant mieux en le disant, le règlement porte les rappels nécessaires quant au respect des comportements à adopter à la déchèterie, et notamment à l’égard des agents qui y sont garants de la sécurité.

RSA : Quels sont les projets à venir pour la déchèterie de Villejust ?
I.T. : C’est dans le cadre des aménagements visant à mettre en sécurité le site du Siom qu’il est envisagé d’améliorer le cheminement d’accès à la déchèterie, ainsi que sa sécurisation, aussi bien au service de ceux qui la fréquentent que ceux qui y travaillent, le tout étant complété par des dispositifs visuels et de l’information.
Et bien sûr, le principal projet c’est la création d’une seconde déchèterie (avec une ressourcerie) qui s’installera prochainement sur le plateau de Saclay et qui permettra ainsi de désengorger la déchèterie de Villejust et permettra de pérenniser ce service à l’attention de nos populations en toute proximité. Son accès sera étendu aux commerçants et artisans. S’inscrivant dans la droite ligne du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (Predec), le Siom contribuera ainsi à améliorer le maillage des points de collecte sur son territoire. 

*DASRI : Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux… en un mot, les déchets médicaux. 

« De nouveaux services proposés 
aux citoyens.  »

Jean-Marie Chaumel,

Directeur régional adjoint de l’agence de l’Ademe.

Le tri sélectif des emballages et papiers mais aussi du verre est aujourd’hui ancré dans la vie des Français et des habitants du Siom. Mais d’autres déchets pourraient être encore mieux triés, comme le souligne Jean-Marie Chaumel, expert dans les déchets et l’économie circulaire. « Je pense aux biodéchets, au bois, au caoutchouc, mais aussi aux jouets ou à l’électro-ménager. Pour ces matériaux, les collectivités préfèrent en général privilégier, soit des collectes exceptionnelles, soit l’apport volontaire, par exemple en déchèterie, voire le compostage par l’habitant pour les biodéchets.
Les recycleries ou ressourceries, qui se développent en Île-de-France, me semblent également une très bonne démarche d’un point de vue développement durable, car elles permettent à la fois de réduire nos déchets et de renforcer l’action sociale en proposant du travail à des personnes en grande difficulté. Mais plus que des consignes de tri, ce sont plutôt de nouveaux services proposés par les collectivités aux citoyens. »

Dans le contexte de rénovation du parc des déchèteries – on en compte plus de 4 500 en France -, il est en effet légitime de s’interroger sur ce que peut ou doit être la déchèterie de l’avenir* : un équipement moderne pour rendre un service performant aux usagers, tout en étant sécurisant pour ces derniers comme pour le personnel. Ce point d’apport volontaire doit également permettre une valorisation optimale des déchets et rechercher en permanence de nouvelles filières de reprise, en priorité locales. Évolutive, cette déchèterie permet aussi de faire face à une éventuelle évolution du nombre de flux triés. Elle a un rôle majeur à jouer dans le développement de la filière réemploi : l’implantation d’une ressourcerie à proximité doit donc être étudiée. C’est tout le sens et la valeur ajoutée du projet porté par le Siom et qui verra le jour sur le plateau de Saclay.

*Sources : Etude Ademe

Rencontre avec Myriam Thaini, Responsable du Pôle Technique

Rencontre avec Myriam Thaini, Responsable du Pôle Technique

Ingénieur en Environnement et en Développement Durable, Myriam Thaini a rejoint le Siom en 2017 pour assurer le pilotage, l’encadrement et la coordination d’un pôle regroupant pas moins de 6 services. Ce large champ d’actions permet à Myriam d’y concrétiser deux engagements forts : être au service du public et de la préservation des ressources. Toujours avec entrain et dynamisme.

Rédaction SiomActus : Racontez-nous votre parcours…

Myriam Thaini : Originaire de deux régions du Sud-Ouest (de la France – Béarn et du Liban – Tyr), je suis arrivée en région parisienne pour y terminer mes études. Après un master 2 en géographie, aménagement du territoire et gestion environnementale, j’ai opté pour l’ingénierie du développement durable. A l’issue de ma dernière année à l’ENSA Versailles, j’ai intégré le monde professionnel en 2009 : 1 an ½ de stage en bureau d’études puis 6 mois au Cap Vert – pays de mon idole, Cesaria Evora – pour la mise en place d’un projet d’éco-tourisme avec l’ONG environnementale Amipaul.
De retour en France, en lieu et place d’une ONG au service d’une population, j’ai intégré le service public en 2012, dans le domaine des déchets qui m’avait captivé lors de mes études et de mes voyages. J’ai commencé dans une commune, puis une communauté d’agglomération et enfin au Siom, une structure dynamique tout en étant à taille humaine, à la recherche d’innovation et d’optimisation, et à compétence unique : la gestion des déchets.

RSA : Le poste que vous occupez couvre un large panel d’activités…

M.T. : En fait, en 2017, suite à une décision de réorganisation interne, six services ont été regroupés : Collecte et Redevance Spéciale, Service techniques opérationnels, Traitement et Valorisation, Unité de valorisation énergétique et Réseau de chaleur urbain, Hygiène-Sécurité-Environnement auxquels s’est ajouté l’ancien service PLP, devenu Prévention et économie circulaire. J’ai donc été recrutée comme Responsable de ce Pôle Technique qui compte au total 20 agents.
Mon arrivée a tout de suite été « chargée », en lien avec la structuration du Pôle Technique (un projet de service que j’ai mis en place), le renouvellement du marché de collecte et les nombreux projets initiés à concrétiser (le Codec*, l’expérimentation sur la collecte des biodéchets, le schéma directeur du réseau de chaleur, les chantiers jeunes, les foyers témoins du Défi 21 Familles…). J’avais également à cœur de renforcer la communication avec les services techniques des 21 communes, notamment par l’instauration de réunions semestrielles.

RSA : Quels sont les principaux challenges à relever ?

M.T.L’enjeu majeur est le management des équipes : la coordination, le pilotage des différents services opérationnels et la communication tant interne (en particulier avec le Pôle Ressources, la Direction générale et le Service communication) qu’externe (avec les différents prestataires, partenaires comme l’ADEME ou les éco-organismes et les autres collectivités). Il faut tout simplement mener cela de concert pour faire aboutir les projets en cours ou à venir au service des usagers.

RSA : Justement, quels sont les projets pour 2019 ?

M.T.En matière de collecte, ils sont nombreux. Il y a déjà l’extension, désormais opérationnelle, du dispositif d’enlèvement des encombrants et des DEEE sur appel à Champlan, Gif-sur-Yvette et St-Rémy-Lès-Chevreuse ( SiomActus mars 2019) ; puis le déploiement d’un service de biodéchets pour les gros producteurs (plus de 10T/an) qui souhaitent en bénéficier, l’extension de la Redevance Spéciale dans les communes de Ballainvilliers, La Ville-du-Bois, Linas et Monthléry.
S’y ajoutent une démarche d’optimisation des collectes et de la signalétique sur notre plateforme de déchèterie, une étude de faisabilité d’un système de stockage journalier pour le réseau chaleur, la poursuite des actions du Codec, la prise en main de l’application SiomDIRECT
C’est un programme dense, mais rien n’est impossible dès qu’on a la détermination et l’énergie d’avancer. J’ai la chance d’avoir des équipes très impliquées. Ce dynamisme allié à une ambiance de travail très agréable est le terreau essentiel pour faire pousser et voir s’épanouir de beaux projets… c’est mon Credo.

 

*CODEC : Contrat d’Objectifs Déchets et Economie Circulaire