Les cendriers sondages : du vote au recyclage

Les cendriers sondages : du vote au recyclage

Chaque année, en France, 40 milliards de mégots sont jetés à terre, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En croisade contre les mégots, la Ville de Longjumeau met en place des cendriers ludiques et novateurs pour récupérer ces déchets extrêmement polluants mais qui peuvent être recyclés. Une filière « REP* Tabac » devrait d’ailleurs voir le jour en 2021.

Véritable fléau pour l’environnement, les mégots jetés dans la nature mettent jusqu’à 12 ans pour se dégrader. Un seul d’entre eux suffit à polluer 500 litres d’eau ! Et parce que les mégots sont souvent jetés n’importe où, il est urgent de trouver des solutions.
Confrontée à ce problème, la Ville de Longjumeau, sur proposition des conseils de quartier, vient d’installer 15 « cendriers sondages » afin d’inciter, de façon amusante et ludique, les fumeurs à ne plus jeter leur mégot par terre. Doté de deux réservoirs, chaque « cendrier sondage » pose une question de la vie courante et invite à y répondre en y déposant le mégot : Êtes-vous plus sport collectif ou individuel ? Thé ou Café ? Fromage ou dessert ?… Expérimenté dans d’autres villes de France – comme à Nantes, Clermont-Ferrand ou Paris – et en Europe, le concept incite en douceur à un changement de comportement vers plus de civisme de la part des fumeurs. D’autant plus que le jet de mégot est punissable d’une amende de 68 euros (c.pén.Art.633-6).
Outre la propreté urbaine, l’intérêt de ces équipements est de récupérer des déchets qui peuvent ensuite devenir ressources. Dans les mégots, il est possible de recycler les filtres qui sont formés d’un composé fibreux : l’acétate de cellulose (matière plastique). Si elles ne sont pas nombreuses, quelques entreprises se sont déjà organisées pour les valoriser.


Dépolluer puis recycler
C’est notamment le cas de MéGo, une entreprise bretonne, qui a mis en place un service complet : tri, collecte et recyclage avec un processus fermé de dépollution et transformation matière unique en France. A leur arrivée dans l’unité de traitement, les mégots sont broyés pour séparer les résidus des cendres, tabac et papier des filtres. Ces derniers sont ensuite lavés dans plusieurs bains d’eau, en circuit fermé, puis séchés et à nouveau broyés avant un thermo compressage, Les polluants sont évacués en déchets dangereux. Les fibres du filtre se retrouvent fondues en billes, avant d’intégrer la composition de plaques de plastique avec lesquelles l’entreprise fabrique des bancs… qui pourront être installés dans des zones fumeurs autour de cendriers. La boucle est bouclée.
Autre exemple, TerraCycle qui est aussi très investi dans la récupération des mégots. Ici, le papier, le tabac et les cendres qui composent les mégots, sont transformés en compost. Le filtre est également traité, puis transformé pour fabriquer du mobilier d’extérieur.

Du mégot à la mode
Les créateurs se sont aussi emparés du mégot…pour fabriquer des vêtements, comme la styliste Alexandra Guerrero (marque Mantis) qui les tisse avec de la laine pour en faire des robes ou des panchos. Rassurez-vous, ces vêtements éco-responsables n’ont pas l’odeur de cigarette froide et ne représentent aucun danger pour la peau. Une fois récoltés, les filtres sont stérilisés et lavés. Ils entrent pour 10% dans la composition du vêtement final. Environ 100 mégots sont nécessaires pour la conception de chaque pièce.
Beaucoup reste à faire néanmoins, pour valoriser au maximum tous ces mégots.  En France, la loi sur l’Economie Circulaire va permettre d’amplifier leur recyclage. Dès 2021, les fabricants de tabac devront s’organiser à cet effet. La création d’une filière REP les contraindra à contribuer financièrement à la gestion (dont la collecte) et au traitement des déchets liés à leurs produits.

*REP : Responsabilité Elargie du Producteur

Déchèterie : the place to be !

Déchèterie : the place to be !

Avec 63 958 visites enregistrées, la déchèterie de Villejust a vu sa fréquentation s’accroître de 8,7% en 2018. Un point stratégique où se rencontrent tous les bons trieurs.

Les usagers sont de plus en plus nombreux, année après année, avec en moyenne 178 usagers par jour. De fait les caissons mis à leur disposition, pour déposer ferraille, gravats, encombrants, incinérables, végétaux et mobilier, se remplissent vite :

  • 8 887 tonnes de déchets collectés en 2018, soit une augmentation de 4,3% des apports.

D’où la nécessité d’un second équipement pour répondre à une fréquentation croissante. La déchèterie avec ressourcerie, qui sera construite sur le plateau de Saclay, permettra non seulement de désengorger le site de Villejust, mais de pérenniser ce service à l’attention des habitants, en toute proximité.
L’extension de son accès aux commerçants et aux artisans, participera à étoffer l’offre de points d’apport pour les professionnels. Le renforcement de ce réseau de déchèteries s’avère en effet indispensable pour accompagner la création, en 2022, de la «REP Bâtiment» inscrite dans le projet de loi Economie Circulaire. Cette nouvelle filière à Responsabilité Elargie du Producteur concernera tous les « produits ou matériaux de construction du secteur du bâtiment, destinés aux ménages ou aux professionnels ».

Le compostage, un enjeu de société

Le compostage, un enjeu de société

Dès 2002 le Siom a proposé aux habitants de son territoire d’acquérir un composteur ou un lombricomposteur. Ces équipements vont s’avérer extrêmement précieux pour assurer la valorisation des biodéchets dès 2024. La loi de Transition énergétique prévoit en effet la généralisation de leur tri à la source pour tous les particuliers.

 A la maison comme au jardin, les déchets organiques (épluchures de légumes, restes de repas, tontes de gazon, feuilles mortes, tailles de haies…) sont légion. Ils composent 40 à 60% des bacs d’ordures ménagères. D’où l’intérêt de leur offrir une nouvelle vie avec le compostage.
A l’heure où l’agriculture et le jardinage « biologiques » sont de plus en plus populaires, la technique connaît un franc succès. En témoigne le nombre de participants aux formations organisées par le Siom : près d’une cinquantaine de personnes s’y pressent tous les mois !
Il faut dire que l’engagement du syndicat pour la valorisation organique ne date pas d’hier. Cela fait 18 ans qu’il y sensibilise les habitants du territoire.

Compostage individuel ou partagé
A la fin de la formation, chaque famille repart avec un composteur ou un lombricomposteur, contre une participation de 15€ à 20€ en fonction de l’équipement et de sa contenance. En 2018, plus de 270 composteurs ont été fournis à des particuliers, ainsi que 41 lombricomposteurs.
Mais le compostage ne se limite aux seuls habitants de pavillons. Il peut être collaboratif et réalisé à l’échelle d’une résidence (en pied d’immeuble) ou d’un quartier. Depuis 2014, le Siom a  installé 66 composteurs partagés dans des habitats collectifs, des collectivités et des entreprises, comme Arvalis-Institut du végétal qui œuvre pour l’agriculture. « Nous sommes forcément sensibles aux questions environnementales, notamment à la question des déchets » souligne Joëlle Daucourt, technicienne dans cette entreprise de Villiers-le-Bâcle qui a demandé un composteur. « Nous déjeunons sur place. L’idée était donc d’y déposer les déchets alimentaires. Le compost est actuellement en activité. On va créer un jardin pour l’utiliser. C’est une belle expérience de cercle vertueux » conclut-elle.

… LA solution biodéchets
Le compostage devrait connaître un véritable essor d’ici 2025 qui marquera la fin des biodéchets dans la poubelle de tous les particuliers ! La loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) prévoit en effet une généralisation du tri à la source des déchets organiques « pour que chaque citoyen ait à sa disposition une solution lui permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles, afin que ceux-ci ne soient plus éliminés, mais valorisés. » Ce qui impliquera de développer des solutions techniques de collecte séparée des biodéchets ou de compostage de proximité. Composter représente une alternative simple à mettre en œuvre, efficace, peu coûteuse et peu émettrice de CO2 (pas de déplacement de la matière). Il reste quatre ans pour prendre le pli. Si on commençait maintenant ?